Vie de maman

Coucou ! Je suis encore vivante. Et comment ! Je suis vivante, heureuse, épanouie. Après un premier mois de jeune maman perdue entre toutes ses émotions (joie, inquiétudes, doutes, fatigue …), j’ai pris mes marques. Il faut dire qu’entre la chute d’hormones, la césarienne et la réaction inflammatoire aux agrafes, les nuits blanches, c’est troublant. J’ai eu du mal à prendre confiance en moi, je me suis même sentie mauvaise mère quand la fatigue prenait le dessus et que les pleurs de Roxane m’exaspéraient. Je culpabilisais, j’étais frustrée de ne pas pouvoir m’occuper de Roxane à fond car ma cicatrice me faisait mal … Les 3-4 premières semaines passées, c’est depuis un bonheur. Alors oui, il y a des crises, des pleurs, des moments moins faciles. Mais je pourrai la regarder des heures avec admiration, je suis officiellement une maman gaga.

J’ai repris le boulot, et j’appréhendais énormément. Car après le premier mois en tant que « jeune maman dépassée » je suis vite devenue « maman ourse complètement gaga ». Je ne voulais pas me séparer d’elle au moment où nous nous comprenions le mieux, où nous interagissions beaucoup. Finalement, la reprise s’est bien passée. Roxane arrive toujours souriante à la crèche de l’hôpital où papa la dépose. Roxane fait de belles nuits de 10h de dodo d’affilée (même si de temps en temps il y a encore un réveil). Elle est de plus en plus belle, je suis de plus en plus heureuse avec son papa.

Est-ce que ma joie aurait été si savoureuse sans ces 26 mois de galère, de piqûres, d’attentes … je ne sais pas. Rien n’arrive par hasard.

 

Retour à la case départ !

Au fait ! Après cette désillusion de grossesse non évolutive qui me permet de reprendre un nouveau départ, je n’ai pas encore dit que j’ai aussi fait marche arrière concernant le boulot …

Jeudi (lendemain de ma fausse couche déclenchée et de la news de mon oeuf clair) un des employeurs pour lesquels j’avais postulé m’a rappelé en me confirmant avec enthousiasme que mon profil avait été retenu … sauf que j’ai changé d’avis. Le poste était idéal professionnellement : plus moderne, plus de responsabilités, plus près de chez moi …

Ce début de grossesse, les sauts d’humeur et les rendez-vous médicaux m’ont permis de réfléchir. Je ne serai pas prête à affronter le stress de la PMA ou d’une grossesse combinée à un nouveau boulot. Qui dit nouveau boulot dit nouvelles responsabilités, nouveaux collègues, nouveau challenge, nouveaux horaires. Il faut faire ces preuves. Je ne suis pas prête à cela. Pas cette année. Je me suis tout simplement posée la question suivante : quelle est le plus important ? Ma vie personnelle ou ma vie professionnelle ? Et clairement c’est la première. Je mets ma carrière de côté. Tant pis pour ma stimulation professionnelle. Je profite de ce que j’ai de positif actuellement : des collègues en or, un équilibre vie privé/vie pro qui me permet de gérer sereinement mon projet bébé, et un congé maternité qui pourra m’être payé (car selon la convention dans laquelle je suis et dans laquelle mon nouvel employeur est, si une grossesse arrive la première année d’embauche, l’employeur ne paie pas le congé maternité à l’employée, seul un revenu équivalent à 70% du plafond de la sécu nous est versé …) . Je ne vais pas m’endormir pour autant, au contraire. Je vais demander des formations, une augmentation pour la masse de travail qui arrive, et éclaircir certains points obscurs quant à mes responsabilités et mon périmètre d’action.

Ne sachant pas me taire, j’ai été honnête et transparente avec l’employeur prêt à m’embaucher. J’ai tout raconter. Et il a compris mais a aussi dit : « C’est mieux pour tout le monde. » phrase qui me confirme que j’ai fait le bon choix. Une potentielle grossesse dans l’année aurait été mal vue. Les rendez-vous PMA auraient été compliqués à placer. Ce choix ne me fait pas spécialement plaisir, mais je sais que j’ai fait le choix qui me correspondait. Maintenant, y’a plus qu’à vite concrétiser ce projet. Ca fera 2 ans début janvier …

En attendant, je retourne au boulot. Ça tombe bien, aujourd’hui, on fête la grossesse d’une collègue (sa deuxième en 1 an et demi). Une semaine après ma fausse couche déclenchée, ça tombe à pic … PRENDRE SUR SOI, NE PAS SE COMPARER … Courage.

Lentement mais sûrement.

Bon, lundi dernier, j’ai dû prendre ma journée pour 2 rendez-vous importants. Deux rendez-vous dont j’attendais beaucoup car ils me permettraient d’avancer :

  • le premier avec le docteur spécialisé dans nos soucis de fertilité. Petit point ensemble pour rappeler le parcours. Le docteur est top. Sympa, sans en faire des tonnes. Il explique et réexplique pas mal de choses avec une grande clarté, et ça, c’est super ! On sent qu’il a l’habitude d’avoir à faire avec des couples ayant nos soucis (en effet, il est assez réputé, en me baladant sur les blogs divers, je vois que plusieurs personnes sont allées le voir et globalement j’ai d’ailleurs lu beaucoup de positif sur lui), donc il se montre rassurant. Il nous indique néanmoins (et il a raison) qu’il est impossible de savoir combien de temps on mettra « cela peut prendre 3 mois ou 2 ans, malheureusement on ne peut pas savoir ». Nous le revoyons donc dans un mois, le temps que je fasse les derniers bilans hormonaux. Je vais également commencer à prendre Climaston et Oromone (maus avant cela, je reprends Duphaston afin de retrouver un jour mes règles !) pour avoir un cycle artificiel avant d’aborder les choses sérieuses : les injections hormonales pour booster l’ovulation. Nous sortons de ce rendez-vous contents (et impatients bien sûrs), mais vraiment heureux d’avancer et d’avoir une première rencontre avec ce médecin qui nous met en confiance.

Juste le temps de se rendre à la Défense le midi, se détendre en amoureux autour d’un burger Big Fernand avant d’entamer le deuxième rendez-vous important : entretien d’embauche !

  •  Je reprends. J’ai été contacté par une société de conseils et services informatiques suite à ma candidature pour un poste de responsable Marketing. J’ai eu un rapide échange téléphonique avant d’obtenir un premier rendez-vous début avril avec la responsable recrutement. A l’issu de cet entretien, j’avais un super bon feeling ! Et cela s’est confirmé car la responsable m’a rappelé et m’a indiqué qu’elle avait aussi beaucoup apprécié notre échange. On continue le processus de recrutement avec un deuxième entretien prévu avec la DRH le mardi suivant. 30 minutes avant l’entretien, la responsable m’envoie un message m’indiquant que la DRH ne pourra pas venir car elle est malade … bon, tant pis ! On reste positive ! Elle me recontacte, s’excuse plusieurs fois et on programme un rendez-vous (lundi dernier donc). J’ai préparé un audit de leur site web et de leur communication sur les réseaux sociaux suite à leur demande. L’entretien se déroule et comme le premier, je me sens plutôt confiante. J’ai été moi-même, nous avons beaucoup échangé, cela a duré 1h et je sens que mon audit préparé a plu. Et malheureusement j’apprends hier que je ne serai pas recrutée car malgré le fait que mon « audit a été très apprécie, très pertinent, cet échange était très riche », la société va favoriser un profil plus expérimenté. (en effet, je n’ai pas menti sur mon manque d’expérience en marketing stratégique et en management tout en montrant que je me sentais capable d’occuper ce poste) Alors que je me voyais déjà changer de travail début juillet à la Défense (pas loin de l’hopital américain de Neuilly), que le poste était un joli défi car il y avait tout à faire vu qu’il s’agissait d’une création de poste pour structurer le service marketing, , que le côté « start-up » de la société allié au bon contact que j’avais me laissaient penser que je pourrai même mener le projet bébé sans souci, et bien non ! C’est loupé pour cette fois.

Mais je garde une attitude déterminée : je veux changer de travail. Je ne m’épanouis pas dans mon poste actuel, et malgré le projet bébé et tout ce que cela implique, je veux changer et n’attendrai pas la période post-grossesse pour avancer dans ma vie pro. J’ai besoin de cette satisfaction professionnelle pour me sentir mieux personnellement … donc tant pis si cela prendra du temps, je vais être patiente, mais je trouverai ! En attendant, cet été, à priori, je serai toujours à mon poste actuel, ce qui va me permettre de pouvoir commencer le programme « stimulation ovarienne » de façon sereine car ma responsable est au courant de mon parcours et me laissera sans souci m’absenter si besoin.

On avance … lentement mais sûrement.

Me, Myself and I !

3 jours plus tard et j’ai bien réfléchi, j’ai même échangé : changement de stratégie ! J’ai échangé avec quelques personnes autour de moi, et à part mon conjoint (que j’aime fort mais qui ne se rend peut-être pas bien compte que le monde de l’entreprise n’est pas si simple et idéal qu’on le souhaiterait …)

Etre honnête c’est bien, mais sur un marché du travail où la concurrence dans mon secteur est rude, l’égoïsme, c’est mieux !

Je ne dirai rien avant d’être en entreprise. Et si jamais cela coince à mon arrivée, il y aura la période d’essai qui pourra permettre à la boîte de se séparer de moi (au pire des cas !) J’ai pesé le pour et le contre, moralement, l’honnêteté et la transparence serait mieux, mais les chances pour que l’on m’embauche avec un risque de grossesse très rapide sont plus que réduites. J’en suis consciente, et peut-être qu’en tant que recruteur je ferais le même choix. (ou pas …)

BREF, c’est décidé, je ne dirai rien et mettrai toutes les chances de mon côté pour être embaucher si un poste me plaît et que je corresponds à ce poste. Et puis, ne rien dire sur sa vie privée au boulot, ce n’est pas mentir … c’est préserver son intimité, non ?

En attendant, mes pistes avancent dans le bon sens, on poursuit les entretiens. Je ne donnerai de toutes façons aucune réponse avant d’avoir vu le docteur le 2 mai. Je verrai comment nous avançons pour le 3 ou 6 prochains mois et j’aurai sûrement des réponses à mes questions.

Avancer avec honnêteté !

Bon, rendez-vous avec le docteur spécialisé en PMA le 2 mai ! Youpi, youpi, youpi ! Trop hâte ! Dans un premier temps, d’après ma gyneco j’aurai juste une stimulation ovarienne, sûrement avant de commencer les IAC ou FIV (si besoin !) enfin, on verra.

C’est marrant, mais désormais, je prends super bien le fait d’aller en PMA. J’ai enfin l’impression que l’on va avancer … et en même temps, bien sûr j’ai peur : les effets secondaires (prise de poids au secours ! donc j’essaie de me remotiver pour maigrir avant de commencer), les rapports programmés (bonjour la vie de couple ...), et puis la conciliation de la PMA avec la vie professionnelle …

D’ailleurs ça avance aussi de ce côté-là. Je suis sûre de moi : je veux changer de travail ! Donc je recherche activement. J’ai un entretien demain pour un poste dans une boîte qui a l’air jeune et dynamique, un poste avec nettement plus de responsabilités … Donc, forcément je me pose déjà les questions de : comment aborder le projet bébé ? Dois-je même l’aborder ? A priori, ce qui peut se passer : je passe l’entretien demain, et je n’évoque rien à ce stade là de toutes façons concernant ce projet. Si je ne leur plais pas, c’est réglé, plus de questions. Si cela ne me plaît pas, idem. MAIS, au cas où ça me plaît et je leur plais, là je me suis posée des milliers de questions. Et après en avoir parlé avec mon conjoint, j’opte pour cette stratégie qui est risquée mais qui finalement me correspondrait au mieux : l’honnêteté. Si je vois que le job et moi on matche, avant de signer une promesse d’embauche je redemande un entretien, je leur explique mon cas. Globalement voilà ce que je dirai :

« Mon conjoint et moi avons commencé un projet bébé depuis 1 an et demi. J’ai moi-même des soucis qui font que je ne pourrai avoir de bébé naturellement. Nous rentrons désormais en PMA. Qui dit PMA dit possibilité d’examens de temps à autre donc cela nécessite une petite souplesse dans les horaires. Qui dit PMA dit peut-être projet bébé dans les 3 mois ou 2 ans, ou 5 ans … On ne sait pas. NÉANMOINS, la PMA n’est pas une maladie ou un handicap, et cela est tout à fait conciliable avec la vie pro. Si je cherche un poste actuellement c’est car je suis motivée, car j’apporte de l’importance à ma vie professionnelle. Si ce n’était pas le cas, je serais restée dans mon poste actuel où la souplesse des horaires permet de mener une vie pro et perso confortable. » et surtout j’appuierai sur cet élément : « Je sais que de vous dire tout cela peut finalement m’empêcher d’obtenir ce poste et je le comprendrais. C’est un risque que je prends. J’ai préféré jouer la carte de l’honnêteté car ce poste est important pour moi et je souhaite commencer dans les meilleurs circonstances et en toute confiance avec mon nouvel employeur. J’aurais préféré ne pas avoir à évoquer ces éléments qui font partie de ma vie privée, mais il m’a paru nécessaire de vous les évoquer pour éviter toutes déceptions ou mauvaises impressions par la suite. »

C’est sûrement naïf de se la jouer « honnête » et pleine d’espoir que l’employeur puisse comprendre. En même temps, je me dis que si l’employeur refuse de me donner un poste après lui avoir dit ça c’est que cela se serait mal passé par la suite. Donc, c’est une étape qui me paraît finalement un bon moyen de tester l’employeur et l’entreprise pour être sûre que je rentre dans un nouveau poste dans les meilleures conditions.

 

Et le boulot là-dedans …

Pour s’occuper l’esprit, quoi de mieux que de se concentrer sur son boulot ? Se fixer des objectifs ou des perspectives professionnels ? Oui, c’est vrai, sauf qu’on fait comment quand on arrive dans une situation professionnelle qui ne nous épanouit plus vraiment, qui tatônne et où les perspectives sont inexistantes … ? On pourrait chercher ailleurs …

Mais dans le cas d’une femme OPK qui a un désir de grossesse, dur dur … Et là encore, je suis en plein dedans. J’ai soif de grandir professionnellement, d’apprendre de nouvelles choses, d’évoluer (pas nécessairement hiérarchiquement), et malheureusement dans mon poste actuel, je piétine. Il y a des atouts : l’ambiance avec les collègues, les relations avec ma responsable direct, … mais je ne me retrouve plus dans plusieurs éléments qui ne me conviennent plus du tout. Je suis quelqu’un qui n’aime pas m’ennuyer, qui n’aime pas tourner en rond en me reposant sur mes lauriers. J’ai besoin de me sentir utile. J’ai pensé à chercher ailleurs, ça ne mange pas de pain après tout. Mais au final, comment peut-on envisager de changer de boulot quand on est dans cette situation ? Et là, les hypothèses commençant pas « Et si … » pleuvent dans ma tête :

Premier scénario basée sur la peur:

« Et si je démissionne, que je trouve un travail mais que je tombe enceinte pendant la période d’essai (6 mois en tant que cadre !), l’employeur risque de ne pas me garder sachant qu’il y aura un congé maternité à la clé ? Et si je suis au chômage ? (car je suis dans le marketing et la communication, les secteurs qui ne sont pas les plus porteurs de boulots aujourd’hui), cela réduira nettement les revenus de notre foyer ? Et si je fais une grosse déprime ? Et si je ne retrouve pas de boulot après ? Et si on n’arrive plus à rembourser le crédit ? »

Deuxième scénario aussi basée sur la peur  :

« Et si je n’arrive pas à avoir des enfants pendant encore 1, 2, 3 ,4 , 5 -10 ans et plus … je regretterai de ne pas être partie pour saisir de nouvelles opportunités ? Et si on arrivera pas à avoir d’enfants … ?  (cette pensée ne fait que traverser dans ma tête, mais n’y reste pas ! On en aura un quel que soit le moyen !) Et si je reste là encore longtemps sans évoluer, je risque d’avoir du mal à retrouver ailleurs ? Comment vais-je me vendre ? »

Troisième scénario basée sur le rêve :

« Et si je changeais de vie professionnelle ? Et si je faisais radicalement autre chose ? Et si je devenais professeur de danse ? Et si je devenais coach en développement personnel pour les enfants (tiens, ça existe ça ? Non ? Je vais inventer ce boulot !) ? Et si ça marche pas, je pourrai faire des petits boulots en attendant de trouver ma voie ? Et si j’étais payée à caresser des pandas tiens ?! » OK, à ce moment-là je pars trop loin !

En attendant, je prends mon mal en patience. Et même que je me dis des fois  « Et si jamais ça marchait dans peu de temps … ? Je pourrai partir en congé maternité dans quelques temps, puis chercher un autre boulot plus épanouissant juste après ? »