Ce besoin de s’exprimer …

Ces derniers temps, je réalise que mon besoin d’exprimer mes soucis est de plus en plus fort. Cela va bientôt faire 2 ans que nous avons ce projet bébé. Et je ne sais pas pour combien de temps nous en avons encore …

Au départ, je ne voulais en parler à personne. Que ce projet reste le notre, celui de notre couple … puis petit à petit je l’ai évoqué à ma meilleure amie, mes parents, d’autres amis, mes collègues les plus proches … Certes j’avais envie de pouvoir leur faire la surprise d’être enceinte un jour, mais l’attente devenait trop longue pour garder ce projet secret. Les maladresses se multipliaient.

Mon conjoint et moi sommes très différents. Lui aurait voulu que l’on ne dise rien à personne. Rien depuis le départ. De mon côté, plus nous avançons (et traversons de nouveaux obstacles) plus j’ai besoin d’en parler. Je ne voulais parler de l’annonce de ma grossesse à personne, puis de ma fausse couche à personne … mais ces soucis sont trop lourds à porter pour moi. Les questions du type « alors, comment ça se fait que tu ne fais plus de sport ? Tout va bien ? Rien de grave ? » « Et vous, le projet bébé vous y pensez ? » ou la toute simple question : « alors comment vas-tu ? La forme ? » quand ton moral est à zéro et ton physique pas au top non plus … je ne sais pas toujours les gérer. Je sais mal mentir, je ne suis pas à l’aise avec le fait de mentir. Je n’ai pas honte de dire « non, ça va pas trop en ce moment« , ce n’est pas pour cela que je me plains. J’ai simplement besoin d’être vraie, prendre sur moi avec les directeurs, les collègues les moins proches, les personnes auxquelles je ne fais pas confiance OK, pourquoi mentir et cacher ce genre de soucis aux autres … ?

Mon conjoint à l’inverse pense que nous devons garder ces problèmes pour nous. Ce sont des problèmes relatifs à un couple, personne n’a à savoir, ou en tout cas très peu de monde. « Si tu as besoin de parler, je veux être là pour toi. On peut s’entraider tous les deux. » me dit-il. Oui, mais je ne veux pas que nous nous étouffions. Que chacun gère ses soucis plus celui de l’autre. Que chacun prenne sur lui. C’est important pour moi de pouvoir être vraie avec d’autres personnes … Et si l’on me pose des questions, mon conjoint me dit : « bah tu n’es pas obligée de répondre, de te justifier avec tes amis non ? » En effet, je ne suis pas obligée. Mais je ne me justifie pas. Les gens me posent cette question, c’est pour que je leur réponde honnêtement pas pour nous juger. Pourquoi leur mentir ?

Cela a été tout l’objet de notre discussions dimanche soir, suite à un de mes craquages (encore un). Depuis presque 3 semaines que j’ai fait cette fausse couche déclenchée, cela allait mieux. Nettement mieux. Mais, les saignement ont repris, les douleurs aussi. Je ne sais pas si ce sont mes règles (un peu tôt non ?) ou des « débris » … bref, cela m’a fait redescendre mon moral. Ce sang, ces caillots énormes me rappellent le mercredi 19 octobre après-midi où j’étais vraiment pas bien, seule à devoir évacuer cet oeuf vide. Vivement demain matin que le docteur puisse vérifier que tout est normal et tout est évacué !