Le temps est long …

Encore un week-end où on fête l’arrivée d’un petit bébé (et j’étais particulièrement contente car les parents ont galéré pour l’avoir ce petit bout d’chou …) avec d’autres amis déjà parents de 2 loulous,  mais forcément je me dis « Et nous ? c’est pour quand …? »

Encore un week-end où on retrouve d’autres amis jeunes parents qui nous posent la question au restaurant « et vous c’est pour quand le bébé ? » J’aime pas mentir, mais je sens que mon chéri ne répond pas et ne veut pas qu’on en parle à tout le monde, donc j’invente une réponse la plus vague possible « c’est prévu ! » les amis insistent « mais c’est prévu ça veut dire que ça y’est plus de contraception ? Ou vous y pensez juste ? » là, mes talents de comédienne me font défaut « bah … disons qu’on s’entraîne à faire des bébés ^^ » La réponse qui ne veut rien dire !!! Mes amis qui répondent : « aaaah d’accord ! » ils ont sûrement pas compris non plus, mais bon on passe à autre chose ^^ !

Encore un week-end où nous découvrons l’appartement tout beau tout neuf d’amis qui sont devenus propriétaires … et automatiquement dans ma tête je me dis « bon bah ils vont sûrement penser au bébé maintenant. Ils vont peut-être même réaliser leur projet avant nous. » mais je n’ose même pas aborder le sujet tellement ce week-end m’a rappelé que notre projet n’avançait pas bien vite. Le temps est long … mais nous serons patients même si les coups de blues se répètent.

Rendez-vous dans 10 jours avec le docteur pour qu’il nous précise la suite des évènements pour les injections. Il m’a mis sous Climaston et Oromone pour avoir un cycle artificiel avant de commencer les choses sérieuses, donc je le revois avant mon prochain cycle. Le souci c’est que j’ai beau me dire « n’y pense pas, attend de voir ce qu’il te dit », je mène mon enquête. Les injections ont lieu entre J1 et J14, elles sont accompagnées de prises de sang et échographies régulièrement. Pas de bol le mois prochain J14 va tomber en plein pendant nos vacances en Italie courant juin. Donc nous allons perdre un mois supplémentaire. Le temps est long … On va me dire « vis ta vie sans tout rapporter à ce projet« . Oui je veux bien, le souci c’est que mon conjoint et moi aimons partir en week-end en Europe, en vacances, nous aimons voyager, notre vie c’est notamment ça. Là concrètement, je ne peux pas faire comme si de rien était.

Parfois j’ai l’impression que tout me rappelle notre situation même si j’essaie de ne pas trop y penser… et encore désormais j’appréhende aussi les effets secondaires des traitements hormonaux : prises de poids, fatigue, nausées, migraines … ? Peut-être rien de tout ça pour moi, et je l’espère. Mais j’y pense. Je ne peux m’empêcher de tout anticiper, de prévoir tous les scénarios possibles. Lâcher prise pour que le temps paraisse moins long … Allez courage !

Pensées pourries

Un petit article pour mettre à plat certains sentiments pourris qui me traversent l’esprit et qui finalement restent plus ou moins omniprésents dans ma vie …

Je réalise depuis quasiment 1 an et demi que cette maladie envenime vraiment les pensées pourries que je pouvais avoir auparavant … On a tous et toutes des complexes, des faiblesses qui expliquent nos comportements, nos attitudes. Et pour ma part, j’ai toujours eu un complexe sur le fait que je ne me sentais pas être « une femme normale », je ne me sentais même pas « féminine ».

Déjà quand j’étais ado et que j’ai eu ma puberté assez tardivement (mes règles sont arrivées alors que j’avais presque 17 ans), je complexais sur ma féminité. Oui, les filles me disaient « la chance, tu as pas tes règles, tu ne souffres pas tous les mois ! » certes. Mais déjà à ce moment-là je me disais qu’il y avait un truc qui tournait pas rond dans mon corps. Et quand j’ai eu mes règles, certes j’ai eu mal, c’était pas agréable physiquement mais dans ma tête, je me suis dit « ouf ! je suis quand même normale ! Je suis une femme ! » Puis, les cycles ont été très irréguliers et j’ai appris que j’avais des ovaires polykystiques. Là, dans ma tête « ah ouai je suis pas une femme normale c’est bien ça, je vais galérer pour avoir des enfants … ». Problème de fertilité, dérèglement hormonal qui engendre aussi une acné pas forcément sévère mais toujours présente, de même pour la pilosité, non je n’ai pas de barbe ni de moustache, mais je sais pas, là-dessus je ne me sens pas très féminine non plus. J’ai aussi quelques kilos en trop …

A 28 ans, j’ai beau avoir un corps et des formes de femmes, des atouts physiques et des défauts, je me dis souvent « non, je ne suis pas féminine, je ne suis pas jolie, de toutes façons je ne suis pas normale. Je ne suis même pas capable de faire un enfant naturellement » et dans un sens, j’ai l’impression que ma maladie se voit. L’une des premières choses que je me suis dit en allant voir le spécialiste la semaine dernière et en voyant des couples dans la salle d’attente c’est ça (c’est débile, mais c’est vraiment ce qui m’est passé par la tête !) « tiens, eux aussi ils doivent ou ont dû avoir des soucis de fertilité … peut-être que madame a la même chose que moi … pourtant ils sont normaux, elle est belle, elle est femme, on ne devinerait pas. Ca se voit pas comme ça … » Réflexion stupide j’en suis consciente, mais ça m’a traversé l’esprit. Et finalement je me rends compte que ce complexe de féminité me hante pas mal … Même dans ma vie de couple, des fois je me bloque toute seule en me disant « non mais comment mon chéri peut avoir du désir pour moi, je ne suis même pas une femme normale et je ne me trouve pas jolie », et cette pensée aussi cachée soit-elle je suis sûre qu’elle joue sur mon désir. Elle joue aussi sur mon attitude, elle me rend parfois susceptible, parfois j’en rigole en jouant l’autodérision, j’aime faire le guignol devant mes amis et mes collègues pour dissimuler ce vrai complexe. « Ma force c’est mon autodérision, mon humour, ma capacité à rire de moi-même, pas ma féminité. »

Le seul moment où je me sens féminine c’est quand je faisais de la danse moderne … bizarrement. Me voir en mouvement dissimulait tous ces petits détails de non-féminité qui me hantent, et me permettaient de travailler des mouvements gracieux … il faut que je redanse !

Et pourquoi être une femme normale cela ne pourrait pas être ça ? Valoriser ses atouts physiques malgré ses défauts, faire de ses complexes psychologiques une force en ne se prenant pas au sérieux, être gracieuse dans certains domaines et gauche dans d’autres …  Dans le fond, être femme ne s’arrête pas à être capable d’enfanter, à avoir un système hormonal équilibré non … ?

Des fois, j’ai vraiment l’impression qu’il y a deux personnes dans ma tête … l’une positive et l’autre négative ! On est toutes un peu comme ça, rassurez-moi ^^ ???

Lentement mais sûrement.

Bon, lundi dernier, j’ai dû prendre ma journée pour 2 rendez-vous importants. Deux rendez-vous dont j’attendais beaucoup car ils me permettraient d’avancer :

  • le premier avec le docteur spécialisé dans nos soucis de fertilité. Petit point ensemble pour rappeler le parcours. Le docteur est top. Sympa, sans en faire des tonnes. Il explique et réexplique pas mal de choses avec une grande clarté, et ça, c’est super ! On sent qu’il a l’habitude d’avoir à faire avec des couples ayant nos soucis (en effet, il est assez réputé, en me baladant sur les blogs divers, je vois que plusieurs personnes sont allées le voir et globalement j’ai d’ailleurs lu beaucoup de positif sur lui), donc il se montre rassurant. Il nous indique néanmoins (et il a raison) qu’il est impossible de savoir combien de temps on mettra « cela peut prendre 3 mois ou 2 ans, malheureusement on ne peut pas savoir ». Nous le revoyons donc dans un mois, le temps que je fasse les derniers bilans hormonaux. Je vais également commencer à prendre Climaston et Oromone (maus avant cela, je reprends Duphaston afin de retrouver un jour mes règles !) pour avoir un cycle artificiel avant d’aborder les choses sérieuses : les injections hormonales pour booster l’ovulation. Nous sortons de ce rendez-vous contents (et impatients bien sûrs), mais vraiment heureux d’avancer et d’avoir une première rencontre avec ce médecin qui nous met en confiance.

Juste le temps de se rendre à la Défense le midi, se détendre en amoureux autour d’un burger Big Fernand avant d’entamer le deuxième rendez-vous important : entretien d’embauche !

  •  Je reprends. J’ai été contacté par une société de conseils et services informatiques suite à ma candidature pour un poste de responsable Marketing. J’ai eu un rapide échange téléphonique avant d’obtenir un premier rendez-vous début avril avec la responsable recrutement. A l’issu de cet entretien, j’avais un super bon feeling ! Et cela s’est confirmé car la responsable m’a rappelé et m’a indiqué qu’elle avait aussi beaucoup apprécié notre échange. On continue le processus de recrutement avec un deuxième entretien prévu avec la DRH le mardi suivant. 30 minutes avant l’entretien, la responsable m’envoie un message m’indiquant que la DRH ne pourra pas venir car elle est malade … bon, tant pis ! On reste positive ! Elle me recontacte, s’excuse plusieurs fois et on programme un rendez-vous (lundi dernier donc). J’ai préparé un audit de leur site web et de leur communication sur les réseaux sociaux suite à leur demande. L’entretien se déroule et comme le premier, je me sens plutôt confiante. J’ai été moi-même, nous avons beaucoup échangé, cela a duré 1h et je sens que mon audit préparé a plu. Et malheureusement j’apprends hier que je ne serai pas recrutée car malgré le fait que mon « audit a été très apprécie, très pertinent, cet échange était très riche », la société va favoriser un profil plus expérimenté. (en effet, je n’ai pas menti sur mon manque d’expérience en marketing stratégique et en management tout en montrant que je me sentais capable d’occuper ce poste) Alors que je me voyais déjà changer de travail début juillet à la Défense (pas loin de l’hopital américain de Neuilly), que le poste était un joli défi car il y avait tout à faire vu qu’il s’agissait d’une création de poste pour structurer le service marketing, , que le côté « start-up » de la société allié au bon contact que j’avais me laissaient penser que je pourrai même mener le projet bébé sans souci, et bien non ! C’est loupé pour cette fois.

Mais je garde une attitude déterminée : je veux changer de travail. Je ne m’épanouis pas dans mon poste actuel, et malgré le projet bébé et tout ce que cela implique, je veux changer et n’attendrai pas la période post-grossesse pour avancer dans ma vie pro. J’ai besoin de cette satisfaction professionnelle pour me sentir mieux personnellement … donc tant pis si cela prendra du temps, je vais être patiente, mais je trouverai ! En attendant, cet été, à priori, je serai toujours à mon poste actuel, ce qui va me permettre de pouvoir commencer le programme « stimulation ovarienne » de façon sereine car ma responsable est au courant de mon parcours et me laissera sans souci m’absenter si besoin.

On avance … lentement mais sûrement.