C’est pas grave … mais ça va pas.

Il y a peu de temps, j’ai évoqué notre projet bébé laborieux à une ancienne collègue et désormais amie qui a traversé de dures épreuves (elle a eu une tumeur au cerveau). En lui en parlant, j’avais les larmes aux yeux … j’avais un peu honte, car je me disais que ce n’était rien par rapport à ce qu’elle a déjà traversé et je lui répétais « (…) mais ça va ! je suis désolée, je sais pas pourquoi je pleure, ça me tient à coeur, mais pourtant ça va ! Y’a rien de grave, je suis en bonne santé, c’est juste que le projet est long à réaliser, mais ça va ! » Et elle m’a dit : « arrête de te dire qu’il y a pire, qu’il y a des gens qui sont malades, que des enfants meurent de faim … on ne compare pas les soucis des gens. Tu as le droit de dire que ça ne va pas. C’est normal. Tu as le droit de dire que tu en as marre et que ça te pèse et que tu as pas le moral, arrête de culpabiliser. »

Et en en reparlant avec ma meilleure amie qui a elle aussi eu des soucis de santé longs, pesants, douloureux … elle m’a dit que j’avais déjà fait ça avec elle (Nadia si tu passe par là ^^). Et je me rends compte que parfois je me persuadais que ça allait. En relativisant, en me disant que les soucis des autres pouvaient être plus graves, dans un sens je me convainquais que ça allait. J’ai réalisé qu’il fallait que je lâche plus prise par rapport à mes émotions et mon ressenti.

Alors certes je garde la positive attitude comme ligne directrice dans mon esprit, mais ces derniers jours, je dois l’admettre car je sais que c’est comme ça que j’irai aussi mieux, ça va pas top. Le moral n’est pas bon. J’avais beau savoir que la stim aurait peu de chances de marcher du premier coup, le fait qu’il n’y ait aucune évolution, aucun signe de réaction du côté des follicules, ça m’a mis un coup au moral.

A côté de ça, j’ai voulu être attentive aux effets secondaires du Gonal F (que j’ai commencé en même temps que l’arrêt estival du sport !), rien de méchant, bizarrement j’ai perdu du poids (sûrement du muscle à cause des 4h de sport en moins que le reste de l’année !) mais je sens que mon ventre est un peu ballonné, j’ai eu une bonne crise d’eczéma qui a commencé un peu avant les piqûres et s’est finie il y a peu (résultat sûrement, de la chaleur, du stress et peut-être des hormones, ma peau est ma fragilité immunitaire, au moindre changement, paf ! elle réagit ! contrairement à mes p***** d’ovaires !), j’avais des douleurs par-ci par-là mais qui passaient donc sûrement rien à voir avec les hormones. Ce qui me gêne, c’est cette perte de contrôle sur mon corps, sur ma vie, sur celle de mon conjoint. Et pour combien de temps ?

Je craque donc régulièrement ces derniers temps. Je suis même irritable. Quelques collègues et surtout mon conjoint en paient les frais. Mais dimanche soir, j’ai craqué devant lui. J’avais beau me cacher en faisant genre je faisais la cuisine, il a vu que ça allait pas. Il voulait me prendre dans les bras, mais je baissais la tête. Je ne voulais pas qu’il me voit pleurer.

« Lève la tête. Je t’aime fort tu sais. Tu es la meilleure. Je suis fière de toi. De ce que tu fais pour nous deux. »

Des mots qui m’ont profondément touchée. Heureusement qu’il est là ❤